Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 18h20, l’une des 2 pompes d’alimentation de l’unité d’hydrogénation des essences (HdT) s’arrête intempestivement, provoquant une baisse de débit de charge de l’unité, la montée en pression d’une pompe en aval et l’ouverture de la soupape du circuit vers la torche de sécurité pour destruction d’une partie des hydrocarbures gazeux. Un à-coup de pression survient 20 min plus tard sur un système d’obturation de fuites en marche (SOFM) situé sur une ligne en amont d’un échangeur. Une fuite d’essence est alors détectée. Un périmètre de sécurité est mis en place. La fuite est isolée et l’unité HdT est arrêtée pour mise en sécurité.

Lors de cet arrêt, l’alimentation d’un des fours de craquage est assurée avec un appoint de butane pour compenser la baisse d’éthane. Le vaporiseur de butane est mis en route avec un appoint manuel en vapeur. Cependant la mise en charge du vaporiseur est rapide et l’ajout de vapeur n’est pas suffisant pour assurer une vaporisation complète et stable du butane. Dès lors, du butane liquide arrive dans le four et sa vaporisation immédiate génère une montée de pression locale. Le joint du chapeau du clapet en amont du point de mélange vapeur de dilution/hydrocarbures perd son étanchéité. Une fuite enflammée apparaît. La fonte d’un fusible alarmée en salle des commandes et la confirmation d’un opérateur à l’extérieur permettent à l’exploitant de décider l’arrêt d’urgence du four, faisant cesser le feu qui a duré 1 min jusqu’à 20h15.

La fuite d’essence au niveau du SOFM dure 9 min durant lesquelles 400 l d’essence hydrogénée composée de 30 % de benzène se sont répandus. La fuite de gaz enflammée, survenue 1h30 plus tard, dure 1 min. L’exploitant estime la quantité de butane brûlé à 50 kg. Les torchages nécessaires aux mises en sécurité ont duré 13h40. Les émissions associées sont estimées par l’exploitant à 1,7 t d’oxydes d’azote (NOx), 3,4 t de composés organiques volatils (COV) et 127 kg de poussières. L’unité HdT est remise en marche 4 jours plus tard. Le four est redémarré 45 jours après.

L’arrêt d’une des 2 pompes d’alimentation de l’unité Hdt est à l’origine de la succession d’événements. Les 2 pompes de charge étaient en fonctionnement. L’une d’elle a tourné à vide, très certainement par manque de charge absorbée par l’autre pompe, engendrant alors son déclenchement. Ensuite, concernant la fuite d’essence, la pâte d’étanchéité utilisée pour le SOFM était inadaptée à la composition du fluide véhiculé. La présence de toluène dans la ligne n’avait pas été indiquée dans l’analyse de risques préalable à la pose du SOFM.

L’exploitant remplace le SOFM et renforce l’analyse de risques préalable à la pose de ce type sur le sujet du choix du type de pâte d’étanchéité. Le guide de démarrage du vaporiseur est également revu pour s’assurer de la bonne cinétique de son démarrage, avant démarrage du four.