Pollution
Humain
Environnement
Economique

À 4h30, l’un des 4 évents d’un méthaniseur d’eaux usées s’ouvre dans une usine de transformation de pommes de terre. Une alarme se déclenche. La pression du ciel gazeux, normalement entre 20 et 40 mbar, indique une valeur nulle du fait de l’ouverture de l’évent. Le relevé de fonctionnement des équipements indique que les surpresseurs se sont arrêtés une minute avant l’ouverture des évents, ce qui est normal en cas d’envoi à la torchère. Cependant la torchère ne s’est pas mise en route, à la suite d’un dysfonctionnement. La pression est montée de 40 à 55 mbar, pression à laquelle l’évent s’est ouvert. L’ouverture n’aurait dû avoir lieu qu’à 100 mbar mais l’évent a une tolérance de 20 %, soit 80 mbar. À cela s’ajoute un coefficient à prendre en compte de 70 %, ce qui permet une ouverture dès 56 mbar. Normalement, deux autres barrières de protection existent avant l’ouverture de l’évent : la présence d’une soupape de respiration à 50 mbar et une garde hydraulique limitant la pression à 60-65 mbar, mais ces deux barrières n’ont pas pu agir. L’événement a eu lieu lors d’une semaine de grand froid.

Le méthaniseur est un cylindre vertical en béton de 13 m de haut pour 9 m de diamètre. Il produit du biogaz qui est comprimé par des surpresseurs pour être envoyé comme combustible à la chaudière du site ou à défaut, vers la torchère.

Une interdiction d’accès en haut du méthaniseur est mise en place. Le biogaz présent dans le réacteur s’évapore naturellement avec le vent présent. Les vannes manuelles du circuit biogaz et des surpresseurs sont fermées. Le biogaz n’est plus envoyé vers la chaudière, seule la partie prétraitement reste opérationnelle. Deux pompes du réacteur sont isolées. Huit jours après, l’exploitant remplace les 4 évents du méthaniseur par des évents présentant une incertitude plus faible (tolérance de 10 % et coefficient de 70 %, ce qui garantit une ouverture seulement au-dessus de 63 mbar). Le fournisseur des soupapes effectue des contrôles avant la remise sous pression. Treize jours après, l’exploitant réutilise son méthaniseur.

À la suite de l’événement, l’exploitant prévoit les actions suivantes :

  • mise en place d’un gazomètre permettant d’avoir une pression plus constante et de stocker temporairement le biogaz produit s’il n’est pas envoyé immédiatement en chaudière (mise en service en janvier 2022) ;
  • mise à jour de son étude de dangers pour intégrer le retour d’expérience de l’incident.