À 19h30, la détection incendie d’une blanchisserie se déclenche au niveau de la zone finition plat de l’usine alors que la production et les machines de l’usine linge plat sont à l’arrêt depuis une vingtaine de minutes. Les techniciens de maintenance éteignent l’incendie à l’aide d’un extincteur et d’un RIA. Le gaz et l’électricité sont coupés sur la zone concernée et l’usine est évacuée. À l’arrivée des pompiers à 19h58, le départ de feu est déjà maîtrisé. Le sprinkler ne se déclenche pas en raison de la fiable importance des flammes. Un périmètre de sécurité est mis en place autour de la calandre. Les pompiers quittent le site à 22 h.
Un technicien ayant inhalé de la fumée est transféré à l’hôpital pour vérifier de son état. Il reprend son poste le lendemain. Les équipements de production endommagés (une calandre, un plieur) sont remplacés. L’exploitant modifie l’organisation des équipes avec une équipe supplémentaire a minima pendant deux mois.
La quantité d’eau déversée pour éteindre l’incendie est de 1,3 m³ (connue grâce au relevé hebdomadaire des compteurs RIA). Ces eaux sont confinées sur la zone de l’incident avant aspiration par un aspirateur industriel, puis déversement dans le réseau d’eaux usées de l’usine, rejoignant ainsi la station de pré-traitement du site qui peut traiter 500 m³/jour.
Le départ de feu est localisé au niveau de la turbine d’extraction des buées de la calandre. Les techniciens de maintenance réalisent une maintenance préventive sur la turbine tous les 3 mois et un nettoyage toutes les 2 semaines. La turbine avait été démontée 3 mois avant l’incendie pour nettoyage.
Après expertise, l’hypothèse privilégiée pour l’origine de l’incendie est un défaut intrinsèque à la turbine qui aurait entraîné une rupture. La rupture franche du métal serait survenue lorsque le métal était froid, donc antérieure à l’incendie. Un défaut dans le matériau utilisé pour la réalisation de la turbine ou un défaut lors de la fabrication de la turbine pourrait expliquer un affaiblissement de la résistance de la turbine et une casse prématurée. L’éclat de la roue qui se serait bloqué contre l’axe du carter a pu alors générer un échauffement. Il est à noter que la conception des calandres a été modifiée postérieurement à la mise sur le marché de la calandre incriminée.
